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Lexique pédagogique
Notre métier regorge de termes complexes, polysémiques. Propositions de quelques définitions:
ACTIVITE
L’activité est la mise en œuvre d’une situation pensée par l’enseignant, dans une perspective d’apprentissage
APPRENTISSAGE
« C’est l’élève qui apprend, et lui seul. Il apprend à sa manière, comme n’a jamais
appris ni n’apprendra personne. Il apprend avec son histoire, en partant que ce qu’il sait et de
ce qu’il est. Toute pédagogie doit s’enraciner dans l’élève, dans ses connaissances empiriques,
se représentations, son vécu. Apprendre c’est toujours, d’abord, être impliqué et se dégager
progressivement de cette implication première pour accéder à l’abstraction. C’est un parcours
singulier que personne ne peut faire à votre place.
Philippe MEIRIEU « L’école, mode d’emploi », 1985
COMPETENCE
Une compétence est un ensemble cohérent et indissociable de connaissances, capacités et attitudes.
Connaissance : connaissances à acquérir et à mobiliser dans le cadre des enseignements disciplinaires.
Capacités : aptitudes à mettre en œuvre les connaissances dans des situations variées.
Attitudes indispensables : ouverture aux autres, goût de la recherche de la vérité, respect de soi et d’autrui, curiosité, créativité.
Maîtriser une compétence, c’est pouvoir mobiliser et réinvestir des connaissances, des capacités et des attitudes afin d’atteindre un objectif précis dans une situation donnée
Les compétences sont évaluables. On ne peut observer la compétence d’un individu que par la réalisation des tâches demandées au moment d’une évaluation (performance ou comportement observable).
CONCEPTIONS INITIALES
Ce sont des conceptions préalables construites au cours de l’existence. Elles résistent souvent aux apprentissages.
DIDACTIQUE
« C’est l’action de l’enseignant de mettre en relation les savoirs disponibles et ce qu’il
sait de la façon dont les élèves s’approprient les savoirs »
M DEVELAY (de l’apprentissage à l’enseignement)
ERREUR
« L’erreur fait partie du dispositif d’apprentissage. On ne réussit pas tout du premier coup et il est bien souvent nécessaire de commencer par se tromper afin de finir par réussir une tâche. L’erreur n’est donc pas une faute et constitue un indicateur, révélateur de l’état des
connaissances de l’enfant, de ses modèles implicites de pensée et de ses procédures de travail. »
Sylvain GRANDSERRE et Laurent LESCOUARCH « faire travailler les élèves à l’école », 2009
« Les huit types d’erreurs :
- non compréhension des consignes (l'eleve ne comprend pas la consigne et ne peut remplir le contrat didactique)
- mauvaises habitudes scolaires, conception alternative (l'eleve fonctionne sur le principe d'une didactique coutumière et il est difficile de répondre à une consigne qui sort de ses habitudes)
- opérations intellectuelles erronnées (l'eleve ne dispose pas encore des compétences permettant de réaliser la tache)
- démarche(s) erronée(s) (ou non attendues par l'enseignant)
- surcharge cognitive (l'eleve dispose de trop d'informations en meme tps)
- une autre discipline dépeint (mauvais réinvestissement des acquis d'une matière sur une autre)
- Complexité propre du contenu (mauvaise reformulation des consignes)
Jean Pierre ASTOLFI « l’erreur, un outil pour enseigner », 1997
ETAYAGE
« Ensemble des interactions d'assistance de l'adulte permettant à l'enfant d'apprendre à organiser ses conduites afin de pouvoir résoudre seul un problème qu'il ne savait pas résoudre au départ. Il y a 6 points :
- L’enrôlement (reformulation du but de la tache, motivation, soulever l'intérêt, donner envie d'apprendre)
- La réduction des degrés de liberté (donner quelques orientations, quelques explications supplémentaires)
- Le maintien de l’orientation (apporter un soutient, des encouragements centrés seulement sur la tache)
- La signalisation des caractéristiques déterminantes (souligner les criteres de réalisation et de réussite de la tache : conceptualisation)
- Contrôle de la frustration (éviter le découragement lors d'échecs répétés)
- La démonstration (exemples ou modèles utiles) »
J.BRUNER
EVALUATION
« Pour désigner les pratiques qui s’organisent autour de ces trois grandes fonctions
(orienter, réguler, certifier), on parle aujourd’hui d’évaluation diagnostique, d’évaluation formative et d’évaluation sommative ».
Charles HADJI « l’évaluation, règles du jeu », 1989.
METACOGNITION
« La métacognition n’est pas une affaire compliquée ! C’est le fait d’effectuer un
retour sur son propre apprentissage et d’interroger, de l’extérieur en quelque sort, avec l’aide
de ses pairs, de ses maîtres et des supports nécessaire, la dynamique même du transfert de
connaissances ».
Philippe MEIRIEU « Frankenstein pédagogue » 1996
MOTIVATION
« Elle dépend de :
- La compétence perçue (de soi, de ses capacités)
- La nature de la tâche (autodétermination : grande liberté à l’élève, il est en
projet ; contrainte : peu de libertés) » A.LIEVRY
« Trois sources de démotivation pour l’élève :
- perception de la valeur de l’activité d’apprentissage (à quoi ça sert ?)
- perception de sa compétence à accomplir la tâche (c’est trop facile, dur)
- perception de la contrôlabilité de la tâche (évolution par l’élève, tâche non imposée) » S.SKINNER et A.BANDURA, 1991
OBJECTIF
C’est la description d’un comportement observable dans le domaine :
- Des savoirs (connaissances)
- Du savoir-faire (capacités)
- Des savoir-être (attitudes)
C’est ce qu’on attend au terme d’une séquence.
Un objectif pédagogique général décrit une compétence ou un ensemble de compétences que l’apprenant doit acquérir au terme d’une séquence d’apprentissage.
Un objectif se formule sous la forme :
« L’élève sera capable de verbe d’action à l’infinitif »
Certains verbes ne sont pas appropriés :
Savoir, estimer, connaître, comprendre, apprécier, décider, saisir, aimer, posséder…
(car ils ont des significations multiples, abstraites, difficilement observables)
D’autres verbes sont plus appropriés pour décrire une action :
Enoncer, identifier, conclure, mesurer
Différencier ;reconnaître ;compléter ;justifier ;
Distinguer ;rappeler ;conduire ;expliquer ;
Comparer ;illustrer ;choisir ;montrer ;
Enumérer ;formuler ;classer ;démontrer ;
Traduire ;représenter ;définir ;construire ;
Tracer ;citer ;nommer ;calculer ;
Dessiner ;rédiger ;utiliser ;déposer ;
Décrire ;indiquer ;juger ;modifier ;
Résumer ;évaluer ;proposer ;produire ;
Objectifs spécifiques :
Pour atteindre l’objectif général, on le décline en objectifs spécifiques.
L’objectif spécifique décrit un comportement attendu au terme d’une séance. Les objectifs spécifiques visent à développer des connaissances, capacités, attitudes permettant d’atteindre l’objectif général.
PROGRAMMATION
Organisation logique de contenus de l’acquisition d’un savoir s’inscrivant dans une durée fixe et déterminée. La programmation ne tient pas compte des cheminements différenciés des personnes
De cycle :
C’est l’organisation logique des contenus dans le temps ; elle évite la répétition de certains sujets ; elle est déterminée en conseil de cycle
De classe :
Elle est définie dans chacune des années du cycle ; elle est de la responsabilité du maître de la classe
PROGRESSION
C’est une organisation réfléchie d’un savoir liée au cheminement cognitif et mental de l’apprenant.
Elle s’articule autour d’une évaluation diagnostique et aussi d’une évaluation en cours d’apprentissage
Ou plus simplement, c’est une suite d’étapes, à construire sur chaque période, dans lesquelles chaque connaissance est déduite de la précédente.
SEANCE
Une unité de temps, étape de séquence, pour atteindre un ou plusieurs objectifs précis et évaluables.
SEQUENCE
Ensemble de plusieurs séances pour atteindre un objectif, voire une compétence
SITUATION PROBLEME
« Situation didactique dans laquelle il est proposé au sujet une tâche qu’il ne peut
mener à bien sans accomplir un apprentissage précis. Cet apprentissage constitue le véritable
objectif de la situation problème.
C’est « une situation qui fait problème » et qui, à ce titre, incite l’élève à se mettre en
route pour le résoudre ; et « une situation qui contient un problème » et qui, à ce titre, invite
l’élève à chercher à comprendre et à acquérir les savoirs qui lui permettront de le résoudre. ».
Philippe MEIRIEU, « Faire l’école, faire la classe », 2004
TACHE
Activité mettant en œuvre des opérations cognitives devant être élaborées par l’élève
SOURCES / BIBLIOGRAPHIE
Sylvain GRANDSERRE et Laurent LESCOUARCH « faire travailler les élèves à l’école », 2009
Philippe MEIRIEU « Faire l’école, faire la classe » 2004.
Philippe MEIRIEU « L’école, mode d’emploi », 1985
Philippe PERRENOUD « Construire des compétences dès l’école », 1997
Philippe PERRENOUD, « Métier d’élève et sens du travail scolaire », 1994
Bernard REY « Les compétences transversales en question », 1996
Michel DEVELAY « de l’apprentissage à l’enseignement » ??
Jean Pierre ASTOLFI « l’erreur, un outil pour enseigner » 1997
Anne JORRO, « Professionnaliser le métier d’enseignant », 2002
Georgette et Jean PASTIAUX « Précis de Pédagogie », 2005
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Commentaires
Ah..voilà un sujet qui n'est clair pour personne...Il n'y a pas un formateur qui donne la même définition de cela !
Pour ma vision personnelle:
*La programmation, c'est par exemple décider en CP que l'on travaille les compétences suivantes sur une temporalité et en fonction d'activités:
période 1 : nombres de 1 à 10: lire, écrire, représenter, comparer, ranger...
période 2: nombres de 1 à 30: lire, écrire, représenter, comparer, ranger...
période 3: nombres de 1 à 59: lire, écrire, représenter, comparer, ranger...
période 4 : nombres de 59 à 79: lire, écrire, représenter, comparer, ranger...
période 5 : nombres de 79 à 100 et +: lire, écrire, représenter, comparer, ranger...
La progression serait la suite des objectifs pédagogiques à respecter: d'abord savoir lire le nombre, savoir l'écrire en chiffres, savoir passer de la désignation orale à la désignation écrite, savoir représenter le nombre sous la forme d'une collection désorganisée, puis organisée, puis organisée en paquets de 10, savoir lire dans le nombre des informations, etc.
ces exemples sont indicatifs et ultra-simplifiés,...pour essayer d'éclairer ces concepts...
De la même façon en maternelle, je pourrai faire une programmation sur l'étude de l'écriture des lettres:
d'abord les activités sur les lettres "boucles", puis les lettres "coupe", puis les lettres "rond", puis les "pont" et ensuite les " jambages"...En consacrant une période sur chaque type de lettres...
La progression serait les différents objectifs à suivre dans l'ordre en lien avec ces activités: tenue de l'outil,démarrage des lettres, forme des lettres, etc...
Est-ce plus clair ?
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je suis désolée mais la différence entre programmation et progression n'est pas encore très claire pour moi..... auriez vous un exemple? merci